lundi 2 janvier 2017

Bernie - Albert Dupontel - 1996





Bernie est un orphelin jeté à la poubelle à sa naissance. Il s'invente des parents modèles, et décide de les protéger d'un complot mafieux imaginaire.

Humour noir trash et déjanté, Dupontel réalise un film qui sent bon la poudre et l'absence de retenue. Imposant à son oeuvre un rythme de tout les instants, il parvient à maîtriser un récit féroce, caustique et tendre. 

Bernie c’est un peu le côté obscur de notre société, on se l’imagine, sorte d’animal doté d’un QI proche de celui de l’huître, élevé sans amour, au milieu de la violence de ses congénères, de la pauvreté intellectuelle et culturelle. Sauf que Bernie est un être comme les autres et qu’il a besoin d’amour et de racines. Il va donc sortir dans le « vrai » monde à la recherche de ses parents, un monde qu’il considère comme hostile car ne pouvant le concevoir que comme tournant autour de lui.



Dupontel nous livre un film brut de décoffrage, mis en images avec les tripes, qui dynamite les codes, un vrai bras d’honneur aux bonnes consciences, aux moeurs étriquées et aux bons goûts des biens pensants. Emmenant avec lui une poignée d’acteurs et d’actrices tous formidables dans leurs rôles déjantés, il va droit au but, vers un univers quelque part entre le cartoon, le non sens Monty Pythonesque, le scato Grolandais et l’humour trash. 

Un film unique, libertaire dans son absence de contrainte et qui au final donne un sentiment de liberté mêlé d’incrédulité jubilatoire.

Pour psychopathes averties seulement. 

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