lundi 5 avril 2021

La lama nel corpo - Les nuits de l'épouvante - Elio Scardamaglia - 1966




 Une jeune infirmière est engagée dans un hôpital psychiatrique où des agressions nocturnes se succèdent. Le propriétaire de l'établissement essaie de dissimuler les cadavres ce qui lui vaut de subir le chantage d'un témoin. Et un personnage mystérieux se cache dans les combles.


Mélange iconoclaste entre le ghotique et le giallo, La lama nel corpo ( au passage, bravo pour le titre français !) est l'un des rares exemples de ce type de mixité, citons par exemple les deux films d'Antonio Margheriti, le réussi « Contranatura » en 1969 et le moins réussi« Les diablesses » en 1973, l'ennuyeux «Les poupées de Satan » en 1969 ou encore le patchwork que constitue le sympathique « La mort a souri à l'assassin » de Joe d'Amato en 1973,


Malgré certains aspects intéressants et même légèrement impressionnants , le film s'avère être une concoction un tantinet tiédasse de la seule réalisation d'Elio Scardamaglia.


Du côté positif, nous avons les décors intérieurs de ce vieux manoirs dont on imagine sans peine les coins et les recoins où pourraient se cacher d’ignominieuses choses, une jolie photographie « Bavienne » d'ensemble et des acteurs de qualités, notamment la sévère et atrabilaire ( dans ses films en Italie du moins) Harriet Medin, véritable figure du cinéma bis transalpin avec des rôles dans « 6 femmes pour l'assassin », « Les trois visages de la peur » ou « L'horrible secret du professeur Hichcock »,



Malheureusement, le film a quelques soucis, notamment au niveau scénaristique (toutes mes excuses M, Ernesto Gastaldi) où l'action a bien du mal à se renouveler et où les principales actions des acteurs et actrices consistent à déambuler et à se mouvoir dans et autour du manoir dans un but que l'on a bien du mal à comprendre, mais enfin peut-être aiment-ils la marche ? Qui sait ?


Évidemment le très faible budget que l'on imagine ne permet pas non plus d'avoir un perçu cohérent de ce qui devrait normalement se passer dans ce type de clinique et les patients sont réduits à une tout petite poignée (une poignée de lépreux même), un homme qui dort, un autre qui a des accès de violence un femme âgée qui caresse un chat qui à l'air empaillé et…. c'est tout.


Quelques péripéties tirées par les cheveux comme l'histoire avec le cocher et une histoire d'amour assez ridicule entre le médecin et l’infirmière, des meurtres presque sans effusion de sang et un érotisme plus light qu'un soda light ( évidemment en 1966 et en Italie, inutile de dire que la censure veillait au grain) achèvent tout de même de plomber assez une intrigue qui n'en demandait pas tant.


Pas déplaisant, pas palpitant non plus, intriguant par sa volonté de prendre pour cadre le 19ème siècle dans un giallo, La lama nel ccorpo se suit sans déplaisir pour peu que l'on soit à même de l'envisager comme il se doit, c'est à dire un film fauché mais qui mérite le coup d’œil n serait-ce que pour sa rareté et son éclectisme (et éclectisme j'en ai fait au lycée, je sais) du moins si vous arrivez à le voir car pas facile à trouver.


Chroniques d'ici ou d'ailleurs :

https://www.psychovision.net/films/critiques/fiche/591-nuits-de-lepouvante-les