samedi 6 janvier 2018

The Curse Of The Werewolf - La Nuit Du Loup-Garou - Terence Fisher – 1961



Terence Fisher continue de ressusciter les mythes de la « Universal ». Après Frankenstein, Dracula et la Momie, voici le tour du loup-garou.
Quittant un moment le gothisme de l’époque victorienne, le film nous plonge en plein XVIIIème siècle espagnol. Que l’on se rassure, cela n’altère en rien la qualité de l’œuvre, toujours aussi belle à regarder et qui de plus prend ici une inattendue touche de tristesse. Peut-être le film le plus triste (notamment dans son dénouement) de son réalisateur.

Oliver Reed dans le rôle de l’homme devenu loup-garou est impeccable de par sa stature et sa puissance et renvoie aux oubliettes l’interprétation ampoulée de Lon Chaney Jr en 1941.
Pourtant, le grand Reed n’apparaît que dans la troisième partie du film, toute la première partie étant consacré à sa genèse, la seconde à son enfance. C’est la grande spécificité du métrage, où l’on apprend que le loup-garou ne naît pas de la morsure d’un de ses congénères, mais de circonstances néfastes et d’une lourde hérédité. La malédiction s’abattrait sur un enfant bâtard née un 25 décembre d’une femme violée.

Un mendiant est enfermé dans les geôles d’un noble cruel. Oublié pendant des années, ce dernier devient un animal et viole une jeune domestique muette (la succulente et poitrinaire Yvonne Romain). Celle-ci assassine alors son maître et trouve refuge dans la ville voisine, recueillie par un homme bon et sa servante, elle accouche de l’enfant qu’a engendré son viol et meurt peu après.
C’est peut-être la partie la plus intéressante du film, la suite n’étant qu’une (intéressante et rythmée) lutte interne de la créature entre son humanité et son côté obscur. Seul l’amour de sa famille, puis d’une femme pourrait le sauver.

Fisher livre ici un film violent, cruel, implacable dans son déroulement (pas de happy end cette fois) et finalement d’une grande mélancolie.
Si les transformations se font hors-champ (à part un court plan sur les mains immobiles d’Oliver Reed), le maquillage du loup-garou est une réussite.

Un classique hautement recommandable.

Chroniques d'ici ou d'ailleurs :

http://www.sueursfroides.fr/critique/la-nuit-du-loup-garou-925