dimanche 28 février 2021

Rasputin : The Mad Monk - Raspoutine : Le Moine Fou - Don Sharp – 1966




Le regard de Lee (à ne pas confondre avec la descente de Lee).

Tourné dans la foulée de « Dracula, Prince de Ténèbres », avec les mêmes acteurs principaux, mais avec un metteur en scène différent, cela dans le but de limiter les coûts de production (ah économie, économie !).

Se basant sur le personnage réel et sur la légende de Grigori Efimovitch Raspoutine, sorte de mystique errant (mais pas moine) qui réussit à s’introduire auprès de la famille impériale (à s’introduire profondément selon la légende) et à avoir une très grande influence sur les affaires même de la Russie d’alors. Il fut assassiné en décembre 1916. Il est depuis devenu un mythe, à la fois symbole de la déchéance morale de l’empire des Tsars, personnage aux pouvoirs de guérisseur et ogre que l’on évoque pour faire peur aux enfants.

De cela, la Hammer n’en conserve que le côté maléfique présupposé et n’en fait pas un film à vocation biographique ou historique, d’ailleurs la famille impériale y est présentée sous un jour tout à fait sympathique et non pas comme les tyrans qu’ils furent.

Le film repose entièrement, intégralement, totalement sur les épaules de Christoper Lee. Comme habité par son rôle, il livre une immense prestation. Tour à tour effrayant, enjôleur, charismatique, violent, pervers, manipulateur, il est prodigieux dans ce que l’acteur considère comme l’un de ses meilleurs rôles.

Si l’on ne peut lui donner tort d’un strict point de vue du jeu d’acteur, il n’en est pas de même d’un point de vue du film en lui-même.

On suit gentiment cette intrigue qui ne recèle que peu de surprises, mis en forme par un Don Sharp qui n’est à l’évidence pas Terence Fisher pour sa maestria de la mise en scène.

Ca tourne assez vite en rond, les séquences horrifiques sont fort peu nombreuses, alors qu’il y avait probablement matière avec un tel sujet à en monter plus et l’érotisme ambivalent et suggestif fait pâle figure en comparaison d’autres productions de la firme.

Tout juste peut-on mettre en rapport le regard hypnotique de Raspoutine avec celui du comte Dracula.

Un Hammer mineur certes, mais ne serait-ce que pour le regard d’une redoutable intensité de Christopher Lee...


Chroniques d'ici ou d'ailleurs :

http://www.sueursfroides.fr/critique/raspoutine-le-moine-fou-353

http://www.devildead.com/review/2727/rasputin-the-mad-monk-raspoutine-le-moine-fou