samedi 27 février 2021

Dracula, Prince Of Darkness - Dracula, Prince Des Ténèbres - Terence Fisher – 1966




 

Dracula, animal traqué.


Neuf ans après le chef d’oeuvre intemporel «Le cauchemar de Dracula», Terence Fisher revient nous conter les aventures du vampire en chef Dracula. C’est le retour sur le devant de la scène « Hammérienne » du réalisateur après l’échec artistique (un peu) et commercial (beaucoup) de son fantôme de l’opéra et de l’invisible (en France) «La gorgone».

C’est aussi le retour, après plusieurs années de « bouderies » de Christopher Lee dans le rôle qui l’a rendu mondialement célèbre.


Plutôt que de faire un vulgaire copié-collé du film de 1958, Fisher prend le contre-pied des attentes du spectateur en livrant un métrage qui se veut presque le négatif du précédent.

L’absence de Peter Cushing et de son personnage de Van Helsing en est la preuve la plus visible, la flamboyante vision gothique laisse ici place à une ambiance beaucoup plus froide, voire austère. Fisher prenant de plus un malin plaisir à retarder au maximum l’apparition de Dracula, qui n’intervient qu’après plus de 45 minutes. Et lorsque celui-ci apparaît, on nous le montre non plus comme un noble puissant, charmeur et romantique, mais comme un pur animal uniquement guidé par son instinct de chasseur. Il ne dira aucune parole de tout le film, se limitant à des feulements lors de ses attaques. Certains y ont vu et y verront une trahison de l’image même du comte, d’autres y verront la volonté de donner une autre direction au personnage imaginé par Bram Stoker.


Quoi qu’il en soit, la première partie (avant l’apparition du maître vampire) est prodigieuse d’intensité, le fait de savoir qu’il va forcément apparaître et l’attente de celle-ci dénote tout le talent de Fisher dans sa volonté de créer un réel climat d’angoisse et de suspense (la comparaison avec Hitchcock n’est ici pas vaine !).


La suite est peut-être moins convaincante, la mort de Dracula moins aboutie sur le plan visuel, mais deux scènes au moins marquent encore les esprits.

Celle de la résurrection du comte, d’une sanglante beauté et d’une cruauté jamais vue encore à l’écran jusque là. On ne peut douter qu’elle a dû marquer les esprits de l’époque.

Quant à celle de la mort de la vampire Hélène, jouée par la divine Barbara Shelley, sexy à mort dans son déshabillé au décolleté pigeonnant, et à qui on enfonce un pieu dans le coeur de manière brutale et surtout non suggérée, elle démontre qu’un nouveau palier dans ce que l’on peut montrer à l’écran est allègrement franchi.

Inférieur au cauchemar de Dracula, sans aucun doute, mais un grand film vampirique tout de même.


Chroniques d'ici ou d'ailleurs :


https://tortillapolis.com/critique-film-dracula-prince-des-tenebres-terence-fisher-1966/

http://www.horreur.com/?q=nid-2660/dracula-prince-des-tenebres-dracula-prince-darkness-1966-terence-fisher