vendredi 2 avril 2021

The Devil Rides Out – Les Vierges de Satan – Terence Fisher – 1968

 



The Fisher Rides out. 


Antépénultième film de Terence Fisher d’après un roman de Dennis Wheatley ayant eu un colossal succès outre-Manche et scénarisé par le grand écrivain fantastique Richard Matheson (« Je suis une légende », « l’homme qui rétrécit », « La maison des damnés » entre autres petites choses).


Angleterre, 1920 : le Duc de Richleau, démonologue émérite, soupçonne que son ami Simon et la jeune Tanith sont tombés sous la coupe d’une secte de satanistes dirigée par Mocata. Il en a la confirmation au cours d’une orgie démoniaque rendant un culte au Bouc de Mendès. Il enlève Simon et Thanit, mais Mocata (le frère de Tocata ?) les retrouve.

Passons rapidement sur le titre français assez couillon (pas de vierges à l’horizon, les pervers vous pouvez vous rasseoir dans le fond). 

Probablement le dernier grand film de Fisher, qui une fois de plus, met en scène la lutte éternelle du Bien contre le Mal. Sauf que cette fois-ci, il n’use pas de « l’artifice » du monstre (Dracula ou Frankenstein) pour en brosser le portrait. En cela, on peut considérer que c’est une oeuvre unique dans la carrière du metteur en scène.

On peut constater que sa mise en scène se fait extrêmement dépouillée (ce sera encore plus le cas dans ses deux derniers films et en particulier dans l’ultime « Frankenstein et le Monstre de l'enfer »). Dépouillée, car il se met totalement au service de l’histoire et de ses acteurs sans artifices de façade (l’impression que chaque mouvement de caméra est pesé et pensé), et toujours doté d’un sens du montage incomparable.

Diablement percutant, réussissant à ne jamais sombrer dans le ridicule (et avec un tel sujet c’est évidemment loin d’être évident), ni dans le second degré humoristique et encore moins dans le grand-guignolesque, « Les vierges de Satan » repose sur une petite merveille de scénario à la fois rythmé, prenant, tendu, allant même (lors d’une somptueuse et longue scène à l’intérieur d’un pentacle destiné à protéger Christopher Lee et ses amis) jusqu' à une forme d’effroi viscéral. 

Christopher Lee illumine l’écran de tout son talent, dans un rôle qui lui tenait apparemment à coeur (étant lui-même très cultivé dans le domaine de l’occultisme). Pour une fois du côté du Bien, il livre un combat physique et mental contre le Mal et ses sbires emmenés par un impressionnant acteur au regard d’un bleu démoniaque : Charles Gray (le criminologiste qui introduit l’histoire dans «  The rocky horror picture show » notamment). 

Les rituels et cérémonies démoniaques seraient (dit-on) authentiques, en tout cas, elles transpirent le sérieux à l’écran 

Deux grands acteurs au service d’un scénario en bois d’ébène et servi par une mise en scène de grande qualité, cela donne un excellent film que l’on a plaisir à voir et à revoir. 

Peut-être le dernier (très) grand Hammer.

Chroniques d'ici ou d'ailleurs :

http://cinemafantastique.net/Vierges-de-Satan-Les.html

http://chroniqueducinephilestakhanoviste.blogspot.com/2015/03/les-vierges-de-satan-devil-rides-out.html