Sous les pavées, la plague.
Le professeur en médecine Sir James Forbes se rend avec sa fille Sylvia dans un petit village de Cornouailles, à la demande de son ancien élève Peter Thompson, médecin dans le village et qui ne parvient pas à élucider les causes d'une mystérieuse épidémie ayant déjà engendré douze décès parmi la population. Les recherches des deux hommes vont les mener à découvrir les choses horribles qui se passent dans le village...
Seul long-métrage métrage de la Hammer mettant en scène des zombies, cette invasion représente un lien évident entre les « anciens » et les futurs films de morts-vivants.
S’appuyant sur la tradition d’alors du zombie, créature issue du culte vaudou, totalement soumis à son maître, il reprend le concept déjà vu dans les classiques « White Zombie » (1932) ou « Vaudou » de Jacques Tourneur (1943). Il n’est pas encore cet être totalement autonome et avide de chair humaine qu’il deviendra deux ans plus tard dans le cataclysmique « La nuit des morts-vivants »(1968).
Il dénote également une envie d’aller plus loin dans ce qui est montrable à l’écran, sans jamais réellement franchir le pas, à l’exception peut-être d’une formidable séquence onirique assez dure et effrayante et qui tutoie presque ce qu’osera tourner Romero dans son futur film.
Autocensure ? Peur d’aller trop loin ? En tout cas le temps ne semblait pas encore venu pour les dirigeants de la firme et pour ses auteurs.
Et c’est bien dommage ! Car le film se perd finalement assez vite dans de longues scènes de bavardages et dans la résolution d’une énigme toute « Holmésienne » qui tranche avec les impeccables scènes de rite vaudou et celles mettant en images les fameux morts-vivants.
Pas ennuyeux, loin s’en faut, mais décevant si l’on songe à ce que le film aurait pu devenir avec davantage d’audace.
John Gilling se permettant même une approche politique dans sa description du zombie, montré ici comme un prolétaire enchaîné à sa mine et à son maître, travaillant jusqu’à épuisement dans les tréfonds de la terre. Une manière de proposer un sous-texte social dans une oeuvre fantastique que ne renierait pas George A.Romero.
Une oeuvre « trait d’union » en somme.
Chroniques d'ici ou d'ailleurs :
https://www.psychovision.net/films/critiques/fiche/425-invasion-des-morts-vivants-l
http://www.horreur.com/index.php?q=node/2672
https://tortillapolis.com/critique-film-linvasion-des-morts-vivants-john-gilling-1966/