lundi 1 mars 2021

The Plague Of The Zombies - L'Invasion Des Morts-Vivants - John Gilling – 1966




 

Sous les pavées, la plague.


Le professeur en médecine Sir James Forbes se rend avec sa fille Sylvia dans un petit village de Cornouailles, à la demande de son ancien élève Peter Thompson, médecin dans le village et qui ne parvient pas à élucider les causes d'une mystérieuse épidémie ayant déjà engendré douze décès parmi la population. Les recherches des deux hommes vont les mener à découvrir les choses horribles qui se passent dans le village...

Seul long-métrage métrage de la Hammer mettant en scène des zombies, cette invasion représente un lien évident entre les «  anciens » et les futurs films de morts-vivants.

S’appuyant sur la tradition d’alors du zombie, créature issue du culte vaudou, totalement soumis à son maître, il reprend le concept déjà vu dans les classiques « White Zombie » (1932)  ou «  Vaudou » de Jacques Tourneur (1943). Il n’est pas encore cet être totalement autonome et avide de chair humaine qu’il deviendra deux ans plus tard dans le cataclysmique «  La nuit des morts-vivants »(1968).

Il dénote également une envie d’aller plus loin dans ce qui est montrable à l’écran, sans jamais réellement franchir le pas, à l’exception peut-être d’une formidable séquence onirique assez dure et effrayante et qui tutoie presque ce qu’osera tourner Romero dans son futur film.

Autocensure ? Peur d’aller trop loin ? En tout cas le temps ne semblait pas encore venu pour les dirigeants de la firme et pour ses auteurs.

Et c’est bien dommage ! Car le film se perd finalement assez vite dans de longues scènes de bavardages et dans la résolution d’une énigme toute « Holmésienne » qui tranche avec les impeccables scènes de rite vaudou et celles mettant en images les fameux morts-vivants.

Pas ennuyeux, loin s’en faut, mais décevant si l’on songe à ce que le film aurait pu devenir avec davantage d’audace.

John Gilling se permettant même une approche politique dans sa description du zombie, montré ici comme un prolétaire enchaîné à sa mine et à son maître, travaillant jusqu’à épuisement dans les tréfonds de la terre. Une manière de proposer un sous-texte social dans une oeuvre fantastique que ne renierait pas George A.Romero.

Une oeuvre « trait d’union » en somme.

Chroniques d'ici ou d'ailleurs :

https://www.psychovision.net/films/critiques/fiche/425-invasion-des-morts-vivants-l

http://www.horreur.com/index.php?q=node/2672

https://tortillapolis.com/critique-film-linvasion-des-morts-vivants-john-gilling-1966/