mardi 28 mars 2017

Lucky Luciano - Francesco Rossi - 1973







Port de New York en 1946, le boss de la mafia Lucky Luciano arrêté en 1936 et condamné à une peine minimum de 30 ans est expulsé des Etats Unis direction l’Italie. Cette grâce lui étant rendue pour ses « services rendus pendant la guerre » contre les agents nazis infiltrés aux USA. Avant de quitter l’Amérique il organise une fête somptueuse à bord du navire à quai. Tout d’abord il se rend en Sicile dans son village natal, puis Naples où il s’installera. Le policier du narco trafics Charles Segura s’insurge contre cette libération et tentera par tous les moyens d’arrêter le mafieux qui depuis Naples a développé le trafic d’héroïne entre l’Europe et les Etats-Unis.

Autant le dire, mieux vaut avoir une bonne connaissance de l’Histoire de l’Italie, de la mafia et des relations plus que troubles entre cette dernière et la politique étatsunienne pendant et après la seconde guerre mondiale, si l’on veut apprécier pleinement ce film.
En effet, Francesco Rossi part du principe que le spectateur connait cela et mise, dès lors sur l’intelligence de ce dernier qui sera à même de combler l’absence récurrente de contextualisation des séquences de son film.




Volontairement elliptique et non-linéaire, multipliant les allers-retours temporels, on passe, en effet, d’une scène se déroulant dans les années 30 et une autre dans les années 60, puis dans les années 50 et ce dans un ordre qui peut sembler aléatoire
Semble seulement, car la volonté du réalisateur est, semble-t-il, non pas de faire une biographie de Luciano à la façon de ce qu’aurait pu faire un Scorcese par exemple, mais plutôt de montrer ce qu’est réellement la mafia en tant que « maladie sociale » d’une société où tous les membres ne sont que des rouages remplaçables par d’autres, une fois ceux-ci usés ou morts. Luciano, bien que tout en haut de la pyramide, ne faisant pas exception à la règle. C’est peut-être pourquoi Gian Maria Volonte joue son personnage de manière si « terne », si « lisse », comme un robot sans humanité véritable.
Un des trois et quatre meilleurs films sur la mafia, selon moi. Passionnant.