vendredi 16 décembre 2016

Le Cauchemar De Dracula - Horror of Dracula Terence Fisher – 1958







Sans aucun doute le film emblématique, non seulement de la Hammer, mais aussi de Terence Fisher, de Christopher Lee et de Peter Cushing.
Rarement l’adéquation entre la modestie du budget qui oblige à être ingénieux, l’intelligence de la mise en scène, la qualité du jeu des acteurs, la splendeur de la photographie, le rythme du montage et la beauté ténébreuse qui se dégage des décors, n’auront été portés à un tel niveau. Le cauchemar de Dracula représentant la perfection du métrage réalisé en studio.
A plus de cinquante ans de distance, il est étonnant de voir combien ce film a finalement peu vieilli, surtout si on le compare à la quasi-intégralité des films d’horreur des années 50.

La courte durée (1 h 20), le montage nerveux, les allers et retours entre les différents personnages donnent du rythme à l’intrigue, la volonté "Fisherienne" de mettre constamment en exergue la couleur rouge, symbole du vampirisme, dans un nombre conséquent de plans (ici une tenture, là un rideau, ailleurs un meuble, un livre, un élément quelconque du décor), la qualité de l’interprétation et notamment celle monstrueuse (dans tous les sens du terme) de Christopher Lee, « l’érotisation » de la morsure du vampire (il faut voir comment les futures victimes se pâment littéralement dans l’attente de la visite du maître des ténèbres, telles des maîtresses alanguies dans l’attente toute proche de l’orgasme que leur procurera la fatidique morsure), les décolletés vertigineux, la beauté toute victorienne des décors et des actrices.





Tout cela concourt à faire de cette relecture (très libre) du roman de Bram Stoker, un magnifique moment et l’un des plus grands films de vampires de tous les temps, ni plus, ni moins. Intemporel comme Dracula.

Un dénommé Gilbert Salachas, critique émérite écrivit lors de sa sortie en France : «  Le cinéma qui est un art noble, est aussi, hélas une école de perversion : un moyen d’expression privilégiée pour entretenir et même créer une génération de détraquées et d’obsédés. » 

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