Octobre 1942. Philippe Gerbier,
ingénieur des Ponts et Chaussées, est un résistant de la première
heure. Dénoncé, il se retrouve enfermé dans un camp français. Il
parvient à prendre la fuite durant son transfert au siège de la
Gestapo à Paris et s'empresse de rejoindre les membres de son réseau
à Marseille. Avec deux camarades, Félix et «Le Masque», Gerbier
est chargé d'exécuter le jeune Dounat, responsable de son
arrestation. Parallèlement, Jean-François, un ami de régiment,
entre dans la Résistance. Chargé pour sa première mission de
livrer un poste émetteur à une certaine Mathilde, il en profite
pour aller rendre visite à son demi-frère, Luc Jardie, un grand
bourgeois qui se tient à l'écart des événements…
Chroniques sombres et intenses d'êtres
solitaires qui luttent pour un idéal et des valeurs, des hommes et
des femmes qui savent au plus profond d'eux-mêmes qu'ils y
laisseront la vie et qu'il sont en quelque sorte déjà mort (d’où
le titre du film, me semble t-'il).
Les "héros" de la Résistance
française ne sont jamais montrés en train de mener des sabotages ou
des attaques planifiées contre les Allemands, comme on le ferait
dans un film traditionnel de la Seconde Guerre mondiale. Au lieu de
cela, nous suivons leur vie claustrophobe et paranoïaque alors
qu'ils passent d'une cachette à une autre, constamment harcelés par
leurs ennemis, hantés par leurs propres actions et l'incapacité de
communiquer avec ceux qui leur sont chers. Des personnages faisant
face à la trahison, la lâcheté et la morne éthique de tuer leurs
camarades pour préserver le réseau dans son ensemble.
La seule façon dont la Résistance a
un sens, c'est dans l'effort collectif de ses membres. L'Armée des
ombres dépasse finalement une histoire de la Résistance française
pendant la Seconde Guerre mondiale et sert d'épopée existentialiste
puissante.
Alors, évidemment, c'est un hommage
avant tout à la résistance Gaulliste et qui passe quand même
globalement sous silence celle des autres groupes, communiste en
particulier. C'est moche, très moche même !
Ventura, Meurisse, Signoret, Cassel ,
Crauchet sont tous d'une justesse confondante.
Une merveille à chaque visionnage