Un film que les amateurs de polar à
l'ancienne devraient certainement appréciés, avec beaucoup de
dialogues, peu d'actions et qui s'appuie avant tout sur la
psychologie des personnages.
C'est, à priori, le premier film où
son réalisateur met en place tous les ingrédients qui feront de son
cinéma ce qu'il fut dans ses meilleurs productions. Une sorte de
polar à la française influencée par les films noirs étasuniens.
Pour ma part, je ne suis pas de ceux
qui adulent Melville car j'aime certains éléments de son style,
d'autres moins. En tout cas, on ne peut qu'être admiratif du travail
sur la grammaire visuelle qui est si maîtrisée qu'elle éclipse
tout le reste, même presque le scénario dans la première partie du
film.
On retrouve une ambiance vraiment
particulière du film noir et des scènes intrigantes. Le problème
que l'on pourrait soulever est que l'histoire passe au second plan (
ce qui parfois n'est pas plus mal, ceci dit). Elle connaît cependant
un regain d'intérêt au fur et à mesure du film et la dernière
partie tient particulièrement en haleine s'agissant de sa
résolution. L'intrigue est particulièrement emberlificoté si bien
qu'à certains moments on se demande si on ne devrait pas revenir en
arrière pour saisir ce que l'on aurait bine pu louper.
Les personnages cultivent constamment
l’ambiguïté ( comme dans les autres films de Melville) ce qui
amène un côté sombre et mystérieux façon western. Ici, ce sont
les « gueules » de Jean-Paul Belmondo et Serge Reggiani qui sont
mis à l'honneur en composant des figures énigmatiques. Le film est
loin d'être parfait et n'est pas celui que l'on ressortira en
premier dans la filmographie que Melville. N'empêche qu'on peut
toujours y trouver un intérêt, même si c'est le charisme de
Belmondo est primordiale. Reste une grammaire visuelle et
cinématographique épatante, pour un film comme on n'en fait plus,
d'une autre époque mais comme c'est toujours mieux avant !
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