Fort éloigné du livre
de Mary Shelley, mais aussi du Frankenstein de la « Universal »,
le premier film d’horreur gothique de la Hammer donne une place
prépondérante au savant par rapport à sa créature. Peter Cushing
se chargeant de lui donner corps dans un rôle qu’il reprendra à
moult reprises avec beaucoup de talent.
Le baron Frankenstein met
la recherche scientifique au-dessus de toutes autres considérations,
quelles soient morales, éthiques ou religieuses. Seul compte le but
final qui est de recréer la vie en laboratoire. Un être totalement
amoral qui ne se laissera pas entraver ni par son mentor, ni par les
préjugés de la société.
On a, pour tout dire,
peine à imaginer aujourd'hui combien l’horreur à dû être vive
à la vision de ce savant sans scrupules réussissant à faire naître
du néant une créature repoussante incarnée ici par un tout jeune
Christopher Lee.
L’apport pour la
première fois de la couleur dans une œuvre d’épouvante (enfin
presque, puisque le «House of Wax » d’André de Toth date de
1953), les décors gothiques transposant l’univers Victorien au
cœur du monde germanique, la mise en scène intelligente de Terence
Fisher, la beauté de la photographie, le jeu des acteurs, la
présence d’un érotisme diffus et le traitement audacieux de
l’histoire font de ce film une des pierres angulaires du cinéma
fantastique mondial.
Immense succès
outre-manche et aux Etats-Unis (où il terrassa « Le pont de la
rivière Kwai » en termes de recette), «
Frankenstein s’est échappé » marque le début du mythe
Hammer. .
Comme le faisait
remarquer, à l’époque le Centre catholique de radio et
télévision : « S’abstenir (d’aller voir le film) par
discipline chrétienne ».
Chroniques d'ici et d'ailleurs :
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