vendredi 19 février 2021

Peninsula - Sang-Ho Yeon - 2020

 




Enfer sud-coréen, paradis nord-coréen.

Pour changer, un film récent, très récent même.

Après le très bon « Dernier Train pour Busan », le sieur Sang-Ho Yeon nous offre ici la suite de ses aventures épidémiques à base d'infectés (et non pas de zombies comme écrit, trop souvent, à tort) où l'on découvre, quatre ans après les événements du précédent film, une Corée du Sud ravagée par le virus, devenue une prison à ciel ouvert, alors que la grande Corée du Nord et son système communiste à nul autre pareil, se porte bien… elle. De là à dire que Kim Jung Un est un grand leader, il n'y a qu'un pas mais passons.

Sorte de patchwork, plus ou moins réussi, d'oeuvres connues et/ou matricielles du cinéma d'horreur et/ou d'action, Peninsula puise allégrement dans « New-York 1997 », « 28 jours plus tard », « Land of the dead » et surtout Mad Max (en particulier les opus 3 et 4).

Si ce film conserve quelques liens avec son prédécesseur comme le final mélodramatique, il perd en grande partie le charme qui faisait la réussite du « Busan  et de son train », par un surcroît d'action, de personnages souvent à peine esquissés dans leur humanité ou carrément caricaturaux. Pour l'empathie avec eux, on repassera.

On suit, néanmoins, avec un certain plaisir les aventures de cette poignée de personnages plongée en plein cauchemar, jusqu 'à ce qui se veut« l'acmé » du film (on se demande même si le réalisateur n'a pas construit son film juste pour cette séquence), à savoir la longue course-poursuite en véhicules « madmaxiens » qui s'y elle est rondement menée à plus avoir avec une cinématique de jeu-vidéo qu'à des plans cinématographiques. C'est certes impressionnant mais ça donne un goût amer à l'amateur de non utilisation de CGI et autres effets numériques que je suis.

Beaucoup d'idées laissées en plan (« les jeux du cirque » version infectés) ou escamotées (la scène du minuteur), pas mal de ficelles scénaristiques.

Bref, spamal, mais pas de quoi en faire un fromage et puis le happy-end final, on s'en serait bien passée au profit du pessimisme de bon aloi du train Busanien,

Le camarade Kim regardant le film:



Chronique d'ici ou d'ailleurs :

https://www.leblogducinema.com/critique/peninsula-la-suite-ratee-de-dernier-train-pour-busan-critique-5501244/

https://www.critikat.com/actualite-cine/critique/peninsula/



The Evil of Frankenstein – L’empreinte de Frankenstein – Freddie Francis – 1964





Retour vers le futur : Universal touch. 


Troisième film de la Hammer consacré au baron Frankenstein et à sa créature, « L’empreinte de Frankenstein » n’est en rien la suite de «Le retour de Frankenstein» (qui lui-même était la suite de « Frankenstein s’est échappé», vous suivez ?). Il s’agit à l’évidence pour le studio britannique de revenir (pour un temps du moins) à une vision proche de celle de la Universal des années 30 et 40 (on a d’ailleurs parfois l’impression de se trouver face à un remake en couleur de « La maison de Frankenstein » de 1943 avec Boris Karloff).

Si l’on excepte la qualité toujours évidente de la photographie et la beauté victorienne des décors, on reste nettement en deçà du diptyque Fisherien qui le précède.

C’est un truisme (qui n’est pas le mâle de la truie, vu que c’est le cochon et que l’on ne peut utiliser le terme de « cochonisme».) que de le dire, mais Freddie Francis n’est pas Terence Fisher (en tout cas il ne semble pas, sur ce film-ci, avoir une vision personnelle du mythe, c’est peut-être la raison de son choix), le scénariste John Elder (pseudonyme du producteur Anthony Hinds) n’est pas Jimmy Sangster.

Le baron Frankenstein est obligé de fuir l’endroit où il continue vaille que vaille ses expériences. Il décide alors, avec son assistant, de retourner dans son château familial à Karlstadt (d’où il avait été chassé à la fin de «Frankenstein s’est échappé »). Par miracle, il découvre sa créature conservée dans la glace et décide de lui redonner vie grâce à un hypnotiseur.

Le retour aux sources « Universal » du mythe prend tout d’abord forme sous les traits «Karloffien» du monstre, mais en moche, très moche, pour ne pas dire raté, avec un immense front proéminent dans lequel on pourrait facile ranger tout le laboratoire du docteur. Le visage terreux, il fait plus peine que peur à voir. On a aussi droit à une longue séquence en flashback du réveil initial de la créature (avec la foudre et tout le tremblement), les paysans lyncheurs, le vol d’objets sacrés, etc.

Là où le métrage s’avère un tant soit peu original, c’est dans le rôle donné à l’hypnotiseur, seul capable (la foudre ayant décidé de tomber ailleurs en ce funeste jour) de donner l’étincelle de vie capable de réanimer le bestiau. Il va en profiter pour lui ordonner de n’obéir qu’à lui seul (ce qui va bien agacer notre cher Peter Cushing). Evidemment le monstre se retournera contre lui.

En parlant de Peter Cushing, il est, comme d’habitude, excellent (rien de neuf là non plus).

Le film s’avère néanmoins distrayant et se suit avec un relatif intérêt. Peut-on tout de même parler d’un coup pour rien ? On peut mais c’est vous qui voyez !

 Chronique d'ici ou d'ailleurs :


https://tortillapolis.com/critique-film-lempreinte-de-frankenstein-freddie-francis-1964/

http://www.sueursfroides.fr/critique/l-empreinte-de-frankenstein-321