samedi 14 août 2021

The Lost Continent - Le Peuple Des Abîmes - Michael Carreras - 1969

 



Et Carreras se mit à la drogue.

Voilà un bien étrange film qui, s’il est loin d’être une merveille (très loin), possède quelques séquences dans sa seconde partie, absolument étonnantes, pour ne pas dire surprenantes. 

Un bateau à vapeur transportant des explosifs (du Phosphore B qui explose au contact de l’eau) et quelques passagers de milieux différents, navigue dans la mer des Sargasses où il rencontre de monstrueux crabes, de curieuses algues et une société bâtie par les survivants du naufrage d'un navire Espagnol partit à la conquête du nouveau monde...

La première partie nous convie à une sorte de resucée sans argent des révoltés du Bounty. Maquettes de navire flottant dans une piscine pour les extérieurs, stéréotypies des personnalités, magouilles, trahisons, capitaine dur comme l’acier, chantage, parties de jambes en l’air et enfin révolte de l’équipage qui préfère quitter le navire à l’approche d’une tempête. 

Ceux qui restent vont vivre une aventure qui dépaaaaaaaaasse l’imagination.

Poussés par la tempête, ils échouent sur l’île des Sargasses où ils découvrent non seulement une secte aux mains d’un enfant et d’une sorte d’inquisiteur fou (pléonasme) mais aussi et surtout un délire visuel dû à l’abus de psychotropes ou à l’univers d’Egard Rice Burrugoughs sous acides. 

Attaqués par des algues carnivores (ben quoi ?) dont la mer est remplie, les descendants des survivants espagnols se déplacent avec de grosses raquettes aux pieds (pour ne pas se faire becqueter) et munis de deux gros ballons que l’on imagine gonflés à l’hélium (pour ne pas s’enfoncer dans l’eau). C’est assez ridicule certes, mais d’une part c’est follement cocasse, de deux c’est du jamais vu au cinéma et de trois c’est quand même pas con comme invention !

Sur ce continent on croise aussi des mollusques vilains, des scorpions en caoutchouc et un « homme-octopode » (à défaut de lui trouver un nom).  

Quoi qu’il en soit et contre toute attente, la dernière demi-heure est très plaisante à suivre, le réalisateur et ses acolytes arrivant à créer un vrai climat poisseux et glauque, notamment lors des séquences se déroulant à l’intérieur du galion échoué.

Si l’on n’échappera pas à un happy-end bien dans la tradition, le clou du spectacle restera le sort réservé aux prisonniers de l’inquisition. Jetés dans la bouche d’un monstre souterrain qui ressemble à un vagin denté (Freud, si tu nous entends…) et qui ressemble étrangement au monstre situé dans le désert de Sarlacc de «Le retour du Jedi». Monsieur Lucas, ce n’est pas beau de copier !


Chroniques d'ici ou d'ailleurs :

https://www.psychovision.net/films/critiques/fiche/1149-peuple-des-abimes-le

https://www.lefilmetaitpresqueparfait.fr/2020/04/le-peuple-des-abimes-1968.html



jeudi 22 juillet 2021

Frankenstein Must Be Destroyed - Le Retour De Frankenstein - Terence Fisher – 1969





 

Fisher must be resuscitated.


Le baron Frankenstein continue ses expériences : « aidé » du jeune docteur Karl et de sa fiancée Anna, il crée un nouveau monstre avec le cerveau malade d'un spécialiste des transplantations.


Quatrième opus « Fishérien » des aventures du baron Frankenstein, et quatrième manière différente de les mettre en scène.

Le personnage, toujours joué par Peter Cushing évolue de manière presque naturelle au fur et à mesure de ses échecs et de ses réussites. Après avoir été décrit comme un chercheur un peu fou, un scientifique incompris et un génie du mal, le personnage devient ici un vrai monstre.

Si dans les trois premiers opus on pouvait aisément avoir une certaine forme de sympathie pour lui et ce malgré ses expériences sanglantes et les meurtres perpétrés, il n’en sera pas de même dans ce métrage de 1969.

Plus le baron échoue dans ses tentatives de recréer la vie, plus il en devient inhumain dans ses relations à autrui et plus il devient l’esclave de ses recherches.

Chantage, enlèvement, meurtre et même viol ! Tout sera bon pour arriver à ses fins.

Fisher et son scénariste s’éloignent encore plus du roman d’origine en centrant totalement l’intrigue sur le scientifique, la créature n’étant qu’un moyen de nous montrer ses agissements. D’ailleurs, la représentation de cette dernière n’a plus rien d’inhumaine, l’inhumain étant véritablement et intégralement Frankenstein.

1968 étant passé par là et ayant fait largement évoluer les moeurs, celles-ci se répercutant inévitablement dans le cinéma de la Hammer. Plus sanglant (et même «  Grand-Guignol » dans le prologue), plus osé (la fameuse séquence du viol qui, deux ans auparavant, n’aurait jamais été possible), le métrage est également parfois plus cru dans sa représentation graphique.

Nouvelle parabole sur le mal qui n’est que l’apanage de l’homme et non pas de forces démoniaques, « Le retour de Frankenstein » reste 40 ans après sa sortie, un film étonnamment moderne dans sa conception et dans son propos. Fisher atteint ici un des sommets de sa carrière, que ce soit d’un strict point de vue de la mise en scène (toujours au service de son intrigue, sans en rajouter dans le clinquant et l’effet de style facile), de la photographie, d’un scénario qui procure quelques séquences «  Hitchcockiennes » de forte tension (la fuite d’eau dans le jardin, le prologue), des dialogues et d’un jeu d’acteurs où la volonté d’un Peter Cushing n’a d’égale que la beauté et la fragilité de Veronica Carlson (sublime dans des costumes qui mettent en valeur toute sa volupté).

Le réalisateur déclara que ce « Frankenstein must be destroyed » était son second film le plus abouti (après «  Le cauchemar de Dracula »). A sa vision, on ne peut que lui donner raison.

Remarquable.


Chroniques d'ici ou d'ailleurs ;

https://www.devildead.com/review/934/frankenstein-must-be-destroyed-le-retour-de-frankenstein

https://tortillapolis.com/critique-film-le-retour-de-frankenstein-terence-fisher-1969/



mardi 20 juillet 2021

Dracula Has Risen From The Grave - Dracula Et Les Femmes - Freddie Francis - 1968




 Quand Dracula succombe à Veronica. 

Un village d'Europe Centrale vit encore dans la terreur du vampirisme depuis qu'une jeune femme fut découverte exsangue dans le clocher de son église. Une année passe après que Dracula ait été anéanti et Monseigneur Muller, en visite de routine, constate que les paroissiens persistent à déserter le lieu de culte. 

Décidé à combattre les superstitions, il entreprend d'exorciser le château du vampire, accompagné du prêtre local, à la foi faiblissante. En chemin, ce dernier, épuisé, se laisse distancer et, suite à une frayeur, fait une chute bénigne, causant un flot de sang qui atteint les lèvres de Dracula, emprisonné dans la glace du torrent.

Troisième incursion de la Hammer ayant pour personnage principal le comte Dracula, mais qui voit Terence Fisher ne plus être aux commandes (il ne le sera d’ailleurs plus jamais) et cela marque à l’évidence un tournant dans la représentation du célèbre prince des ténèbres.

A partir de cet opus, Dracula va «  s’humaniser ». Fini la créature uniquement guidée par son instinct, par son animalité, il sera dorénavant soumis à des considérations et des travers qui guident la vie des hommes. En l’occurrence ici, le désir et la vengeance contre l’archevêque, coupable d’avoir placé une immense croix sur la porte de son château. Le film tourne entièrement autour de cette vengeance et plus autour de l’inextinguible soif de sang de comte.

En quelque sorte Freddie Francis casse le mythe « Fishérien » du Dracula instinctif pour le remplacer par une autre vision de celui-ci, plus inséré dans la société, plus charmeur, plus « violent » et plus érotique aussi.

L’autre grand changement par rapport aux deux précédents opus se situe au niveau de la violence graphique, due au tournant que marque l’année 1968 sur les moeurs, la censure et le cinéma d’horreur. Avec «  Rosemary’s baby » et surtout « La nuit des morts-vivants », le cinéma d’épouvante ne sera plus l’apanage quasi unique de la Hammer.

Dès ce métrage, le sanguinolent et le gore vont faire leurs véritables apparitions dans les productions de la firme, l’érotisme sera de moins en moins suggestif aussi. 

La scène d’ouverture en est d’ailleurs significative et donne le ton de ce qui va suivre. Une femme est retrouvée morte, vidée de son sang, à l’intérieur de la grande cloche d’une église. La représentation visuelle des effets sanglants sera au diapason (pieu enfoncé dans le coeur avec geyser de sang, mort du comte empalé sur une croix avec force plan sur la plaie béante etc.), l’érotisme lors des scènes de morsure est renforcé (et par là même perd de sa suggestion ?). Voir la magnifique séquence  où Christopher Lee parcourt la nuque et les lèvres de la sublime Veronica Carlson avant de la mordre, celle-ci se pâmant comme rarement dans des positions et des moues qui en disent long.  

Si, le scénario est d’une pauvreté affligeante et recèle une énorme ficelle à sa base (mais pourquoi Dracula ne fait-il pas enlever la croix qui barre l’entrée de son château par un de ses serviteurs ? Ca irait plus vite, non ?), le métrage est magnifique que ce soit dans ses décors ou dans sa photographie (Francis étant tout de même un grand chef opérateur). Il est tout autant réussi dans sa description des personnages principaux et secondaires. Il possède aussi l’atout non négligeable, outre la présence de Christopher Lee, de nous faire découvrir Veronica Carlson, dont la beauté et le charisme feront battre bien des coeurs.

Plastiquement irréprochable (et même «  novateur » pour la Hammer, au travers de l’utilisation de filtres rouges et jaunes, lors des apparitions de Dracula), plus sanglant, plus érotique, doté d’acteurs convaincants, «  Dracula et les femmes » reste pourtant inférieur au diptyque « Fishérien ». La série des Dracula continuera pratiquement jusqu’à la fin des productions Hammer et ce jusqu’à épuisement. 



mercredi 9 juin 2021

Blood Suckers from Outer Space - Glen Coburn - 1984



 

Les habitants d'une petite ville du Texas se retrouvent menacés par une invasion d'extraterrestres qui prennent possession de leur corps les uns après les autres.

Évidemment avec un tel pitch, un tel titre, un budget ridicule, des acteurs amateurs et un réalisateur qui n’a pas du faire grand-chose, ni avant, ni après ( et merci mon Dieu ! ), on ne pouvait s’attendre qu’à un très mauvais film. Tuons tout de suite l’insoutenable suspense, c’est le cas de A à Z. Dialogues débiles, séquences débiles, acteurs et actrices mauvais, filmé avec les pieds, doté d’un scénario rédigé probablement en hommage aux antidépresseurs. On en finit pas d’attendre la fin du film qui pourtant ne fait qu’une heure et quart.

Bon, il y a quand même des trucs rigolos, les maquillages des zombies par exemple qui sont bleus certainement en hommage à ceux du Zombie du grand George. Il y a aussi la manière dont le réalisateur tente de donner du rythme à son film en multipliant les plans fixes en montage rapide. Du coup, on ne comprend plus rien à ce qu’il veut nous montrer mais au moins c’est délassant et on peut quand même saluer sa louable volonté. La fin est, elle, très romantique vu que ça se termine sur un coucher de soleil ( oh ! ah ! c’est beau ! ).

En parlant de romantisme, on se quittera sur ce dialogue qui à lui seul prouve toute la finesse du propos.


Le héros et sa copine sont dans une voiture :

Le héros : Rapproche toi un peu...

La copine du héros: Je ne peux pas, le levier de vitesse m'en empêche!

Le héros ... ce n'est pas le levier de vitesse!

Beau comme une éclipse solaire sans lunettes de protection.

Sorti en VHS sous le titre elliptique de « suceurs de sang »

mercredi 7 avril 2021

Rubber - Rubber - Quentin Dupieux - 2010




 

Rubber Killer

Aujourd’hui, nous vous invitons à Suivre l’odyssée singulière d’un pneu psychopathe et télépathe.

Tel Ulysse au prise avec les dieux de l’Olympe, Rubber vous mettra en contact avec la rébellion pneumatique. Trouvera-t-il sa Pénélope ?

Etes-vous prêt à mettre la gomme et à regarder un slasher avec un pneu dans le rôle du méchant ?


Dans le désert californien, des spectateurs incrédules assistent aux aventures d'un pneu tueur et télépathe, mystérieusement attiré par une jolie jeune fille. Une enquête commence.

Amis, amies humains, l’heure est grave ! La colère gronde chez les masses laborieuses pneumatiques ! Le caoutchouc en a gros sur la gomme !

Marre d’être considéré comme la dernière roue du carrosse de la civilisation de la bagnole.

Pneu vous chaut, alliez-vous dire ?

Pourtant, réfléchissons-y un instant...

On s’apercevra vite à quel point la vie d’un pneu peut s’apparenter à un croisement entre l’esclavagisme et la torture.

A peine né, on le fait s’accoupler à une roue ou à une jante (et parfois les deux !). On lui introduit une valve par son orifice afin de lui balancer de l’air ou de l’azote. Ballonné, humilié, accouplé contre son gré, il va devoir avaler des kilomètres de bitume avec sur le dos un poids immense.


Par respect pour le lecteur, nous ne parlerons pas, ni des crevaisons, ni de l’horrible supplice moyenâgeux que constitue le rechapage.

Une fois vieux, usé jusqu’à sa fibre primordiale, on le jette, le balance dans une décharge ou pire on le brûle avec des centaines de ses congénères. De ces immenses autodafés émergent (à qui sait les entendre) les cris d’agonies pneumatiques où se mêlent souffrances, humiliations et appels à la vengeance. Dans le désert, personne ne va entendre un pneu crier, se lever et défier le monde des humains. C’est l’histoire de Rubber, le pneu meurtrier télépathe.


Voilà un long-métrage qui, par les temps qui courent, ne devrait même pas avoir le droit d’être fait. A des billions de kilomètres des modes, il dynamite autant les conventions que Goldorak explosaient la tronche des Golgoths venus prendre d’assaut la terre. Si l’on n’y verra pas de lasero-lames, ni de corno-fulgures, on y verra un pneu en long plan-séquence parcourir le désert afin d’assouvir la vengeance des siens.

On peut d’ailleurs se poser des questions sur la santé mentale du réalisateur qui ose nous pondre une histoire aussi branque, surtout qu’il n’en est pas à son premier essai si l’on se réfère à son précédent opus «Steak», considéré par beaucoup comme une merde intangible, mais par certains comme un film culte au charme tout particulier.

Bref, du cinoche singulier, à destination d’un petit groupe de personnes qui attendent autre chose qu’un énième remake poussiéreux ou qu’une comédie sentimentalo-branchouille.

Robert ( donnons ce nom à notre pneu ) écrase des insectes, Rubber explose des têtes, Rubber prend une douche, Rubber regarde la télé, Rubber n’a pas de rapports sexuels, mais il aimerait sans doute cela. Son activité trépidante (n’est-il pas ?) est scrutée à la jumelle par un groupe d’humains au milieu de nulle part, dont on ne sait rien, dont on ne sait pas pourquoi ils font cela et qui ravagés par la faim se verront offrir un met empoisonné afin de mettre fin à cette intrigue. Pourquoi ? Aucune raison.

Aucune raison de faire ce film, aucune raison de le regarder, aucune raison à l’univers, aucune raison tout court. C’est le charme de Rubber.

Nonsensique dans l’acception anglo-saxonne du terme, on se croirait devant une bafouille des monty pythons. Un peu comme ce sketch où une race de yaourts extra-terrestres transformaient les anglais en écossais afin de gagner le tournoi de tennis de Wimbledon, Rubber n’a aucun sens en soi.


Nanti de quelques dialogues savoureux pour qui aime le énième degré, d’acteurs étonnants desquels émergent la trogne de Wings Hauser, bien loin de son rôle dans... «les feux de l’amour» ! (série horrifique pour mamies sédentaires).

On pourra néanmoins noter une longueur un peu trop importante du métrage, qui aurait donc gagné à être plus resserré (mais alors ce serait un moyen-métrage, impossible à sortir en salle) qui amène le réalisateur à multiplier quelques séquences qui se ressemblent. Mais aussi, une introduction peu utile dans sa volonté d’expliquer ce qui, justement, n’a pas besoin de l’être.

Un dernier mot pour dire que Rubber ne plaira pas à tout le monde, il n’en a ni l’envie, ni la prétention. Non pas que ceux qui ne l’aimeront pas soit des gens méprisables, loin s’en faut, mais il fait partie de ces films qui ne ciblent pas un public large comme tant d’autres. On l’aimera ou le détestera, mais on aura du mal à le trouver moyen ou banal.

Rubber n’est pas en toc, ni en plastoc, ce n’est pas du cinéma caoutchouteux, mais du cinéma singulier, unique et un vrai plaisir pour cinéphage à la recherche de «l’ofniesque» sur pellicule.

NB : Rubber n’a aucun sens, comme cette chronique 


On ne saurait trop que conseillé la vision du court-métrage «Non-film» disponible dans l’édition collector . Mise en abîme improbable du tournage d’un film. Nonsensique jusqu’au bout des ongles.  

Chroniques d'ici ou d'ailleurs :

https://www.horreur.com/fr/rubber-rubber-2010-film

http://www.strange-movies.com/critique-rubber.html

lundi 5 avril 2021

La lama nel corpo - Les nuits de l'épouvante - Elio Scardamaglia - 1966




 Une jeune infirmière est engagée dans un hôpital psychiatrique où des agressions nocturnes se succèdent. Le propriétaire de l'établissement essaie de dissimuler les cadavres ce qui lui vaut de subir le chantage d'un témoin. Et un personnage mystérieux se cache dans les combles.


Mélange iconoclaste entre le ghotique et le giallo, La lama nel corpo ( au passage, bravo pour le titre français !) est l'un des rares exemples de ce type de mixité, citons par exemple les deux films d'Antonio Margheriti, le réussi « Contranatura » en 1969 et le moins réussi« Les diablesses » en 1973, l'ennuyeux «Les poupées de Satan » en 1969 ou encore le patchwork que constitue le sympathique « La mort a souri à l'assassin » de Joe d'Amato en 1973,


Malgré certains aspects intéressants et même légèrement impressionnants , le film s'avère être une concoction un tantinet tiédasse de la seule réalisation d'Elio Scardamaglia.


Du côté positif, nous avons les décors intérieurs de ce vieux manoirs dont on imagine sans peine les coins et les recoins où pourraient se cacher d’ignominieuses choses, une jolie photographie « Bavienne » d'ensemble et des acteurs de qualités, notamment la sévère et atrabilaire ( dans ses films en Italie du moins) Harriet Medin, véritable figure du cinéma bis transalpin avec des rôles dans « 6 femmes pour l'assassin », « Les trois visages de la peur » ou « L'horrible secret du professeur Hichcock »,



Malheureusement, le film a quelques soucis, notamment au niveau scénaristique (toutes mes excuses M, Ernesto Gastaldi) où l'action a bien du mal à se renouveler et où les principales actions des acteurs et actrices consistent à déambuler et à se mouvoir dans et autour du manoir dans un but que l'on a bien du mal à comprendre, mais enfin peut-être aiment-ils la marche ? Qui sait ?


Évidemment le très faible budget que l'on imagine ne permet pas non plus d'avoir un perçu cohérent de ce qui devrait normalement se passer dans ce type de clinique et les patients sont réduits à une tout petite poignée (une poignée de lépreux même), un homme qui dort, un autre qui a des accès de violence un femme âgée qui caresse un chat qui à l'air empaillé et…. c'est tout.


Quelques péripéties tirées par les cheveux comme l'histoire avec le cocher et une histoire d'amour assez ridicule entre le médecin et l’infirmière, des meurtres presque sans effusion de sang et un érotisme plus light qu'un soda light ( évidemment en 1966 et en Italie, inutile de dire que la censure veillait au grain) achèvent tout de même de plomber assez une intrigue qui n'en demandait pas tant.


Pas déplaisant, pas palpitant non plus, intriguant par sa volonté de prendre pour cadre le 19ème siècle dans un giallo, La lama nel ccorpo se suit sans déplaisir pour peu que l'on soit à même de l'envisager comme il se doit, c'est à dire un film fauché mais qui mérite le coup d’œil n serait-ce que pour sa rareté et son éclectisme (et éclectisme j'en ai fait au lycée, je sais) du moins si vous arrivez à le voir car pas facile à trouver.


Chroniques d'ici ou d'ailleurs :

https://www.psychovision.net/films/critiques/fiche/591-nuits-de-lepouvante-les

samedi 3 avril 2021

Slave Girls - Les Femmes Préhistoriques - Michael Carreras – 1968




 

La préhistoire : les livres ne disent pas la vérité.


Dans la jungle, l'éclaireur David Marchand est kidnappé par une tribu de natifs qui veulent le donner en sacrifice à leur roi, un rhinocéros blanc. Au moment d'être tué, il est projeté en arrière dans le temps, une époque où le royaume était dirigé par des brunes dotées d'esclaves blondes. David rejette les avances de la reine Kari (le con !) et de ses acolytes et se retrouve enfermé dans un donjon.

Oubliez tout ce que vous croyiez savoir sur la préhistoire ! On nous ment, on nous spolie depuis trop longtemps !

Heureusement Michael Carreras (l’un des big boss de la Hammer films) nous dévoila enfin la vérité à la fin des années 60, sans que cela n’ait eu malheureusement, la moindre incidence sur les livres d’histoires. Et c’est honteux !

La préhistoire était donc peuplée de bombasses sur pattes, habillées de manière suggestive en simili peaux de bêtes, à la poitrine généreuse, à la dentition blanche et parfaite, épilées de frais, exécutant des danses lascives pour un oui, pour un non et cherchant à se taper le moindre aventurier venu.

Les brunes maintenaient les blondes en esclavage (une bonne chose), mais également les hommes, ce qui, vu les conditions ne semble pas la pire des choses, le genre d’endroit fort agréable pour finir ses vieux jours. Avec comme directrice la ravissante Martine Beswick ; je signe tout de suite !

Scénario débile (et je suis poli), chute de rythme toutes les cinq minutes chrono, décors d’une affligeante pauvreté (carton pâte et végétations douteuses), dialogues ringards (« C’est la cruauté qui m’a rendue cruelle » sic). Michael Carreras en bon producteur sait qu’il n’y a rien à tirer du film en soi, il mise tout sur les donzelles et l’érotisme (soft, ce sont les années 60) qu’elles apportent. Danses lascives, gentillet frotti-frotta, décolletés plongeants, dizaines d’actrices sexys (des premiers aux derniers rôles), scènes de bain, etc.

Tout cela ayant quand même bien vieilli, on s’ennuie ferme. L’amateur ou amatrice de films d’aventures de cette époque risque même de tirer la gueule. Reste une nostalgique fragrance de «  dernière séance » et le souvenir de sculpturales beautés perdues dans les temps immémoriaux.