dimanche 21 février 2021

Tokyo tribe - トウキョウ トライブ- Sono Sion – 2014




 

Tribalisme Tokyoïte et concours de beat

Dans un Tokyo "futuriste", une immense guerre des gangs fait rage et divise la ville en quatre clans qui veulent imposer leurs règles. À la tête de deux bandes, deux anciens amis rivalisent et les rancœurs et sentiments personnels viennent se mêler aux affrontements des hommes dans un chaos toujours grandissant.

Après avoir, entre autres revisité le drame social (Suicide Club et Norikko's dinner table), le film de fantôme asiatique (Exte : Hair extensions), la perversion, l'amour et la folie (Love Exposure), le film de serial-killer (Cold Fish), la comédie ultra-violente (Why don't You Play in hell?), l'érotisme trash (Guilty of Romance), la critique sociale et le nucléaire (The land of hope) et avent le Pinku-eiga (Antiporno), Sono Sion nous sert ici, basé sur un manga, une comédie musicale d'action à base de mélodies rap, de hip-hop, de gangsters, de kung-fu et de sexe frelaté,

L'intrigue et le scénario étant, volontairement, ultra simplistes, pour ne pas dire bâclés à l'extrême ( la cause principal de cette guerre des clans étant due, littéralement, à une simple histoire de taille de bite), dans le but de mettre en avant les innombrables scènes de combats et d'actions, rondement chorégraphiées où ça découpe, ça taillade, ça gicle, ça saigne à gros bouillons, tout en dansant et chantant façon gigantesque clip musical gangsta-rap.

Les personnages sont tous caricaturaux, haut en couleur pourrait-on dire, le rythme est endiablé, l'esthétique photographique est kitsch au possible permettant de rendre méconnaissable un Tokyo de pacotille, colorés et sous-acide.

Quelques clins d’œil à des œuvres comme « Les guerriers de la nuit », « Orange mécanique », "West Side Strot" les films de Bruce Lee ou encore « Kill Bill » parsèment les aventures de ces bandes sauvages luttant pour le contrôle de Tokyo dans un joyeux bordel oscillant sur la corde raide entre le jouissif et le débile.

Un film absurde en soi que la maîtrise des plans séquences chorégraphiés et chantés de Sono Sion, rend remarquablement fluide, punk, grossier, vulgaire et libérée de toutes contraintes où la jouissance du pur divertissement décomplexé ( avec éventuellement un petit message politique en arrière fond) est un but en soi.

Un film foutrement singulier, comme quasiment tous ceux sortant du cerveau malade et génial de Sono Sion.

Chronique d'ici ou d'ailleurs :

http://www.filmdeculte.com/cinema/film/Tokyo-Tribe-5243.html

http://mondocine.net/tokyo-tribe-de-sion-sono-la-critique-du-film/


Bienvenue à Tokyo :