mardi 2 mars 2021

La nuit des pétrifiés – La plus longue nuit du diable - The devil's nightmare - Au service du diable - Jean Brismée -1971






Succombez à la succulente succube 


Berlin 1945. Alors que les alliés bombardent la ville, une baronne met au monde une fille mais meurt en couche. Le baron, voulant absolument un garçon, la tue (après l’avoir baptisée tout de même !). Plus tard, on apprendra qu’une malédiction pèse sur la famille du baron, une journaliste qui enquête sur ce sujet en paiera le prix fort. On la retrouvera morte de terreur, apparemment attaquée par un succube !

C’est alors qu’un groupe de touristes arrive au Château après s’être perdu dans les environs. Très vite ils vont s’apercevoir que cet endroit n’est pas spécialement conçu pour y passer des vacances de tout repos. Le baron fait des expériences dans son laboratoire, chaque pièce semble avoir connu un funeste événement, le maître d’hôtel est lugubre, etc.

On se doute bien que le groupe ne va pas passer un paisible moment dans ce lieu de villégiature et que cela va mal finir pour eux.

Oh ! un film bis belge (italo-belge en fait, évidemment toujours là les italiens). Suffisamment rare pour s’en réjouir, surtout quand il est de cette qualité.

On peut d’ailleurs regretter que Jean Brismée n’ait réalisé que ce seul et unique film, tant il est une petite pépite du cinéma bis des années 70.


Le film s’ouvre sur une séquence particulièrement cruelle où l’on assiste au meurtre d’un nouveau-né, un couteau planté de le coeur (et sans la moindre suggestion s’il vous plait !).

«  La nuit des pétrifiés » est un curieux mélange d’épouvante gothique à l’italienne, d’un peu de surréalisme et d’une bonne dose d’érotisme. 


La présence d’un casting féminin à faire tourner les têtes (et pas que …) n’est bien entendu pas étrangère au plaisir que l’on prend à la vision de cette oeuvre, si on n’échappera d’ailleurs pas à la traditionnelle scène d’amour féminine entre deux des donzelles (et c’est tant mieux !), c’est surtout le rôle de la sublime et plantureuse Erika Blanc qui marquera les esprits. 

Succube sexy au décolleté déroutant, dans lequel le regard des hommes et des femmes se perd pour y commettre les pires péchés (gourmandise, luxure...). Véritable tornade d’érotisme, elle prend les âmes des pauvres hères pour les offrir à son maître Satan (Daniel Emilfork et son étrange visage semblant tout destiné à tenir ce type de rôle).

Bien difficile de ne pas succomber à la succulente succube ! 


Les protagonistes se verront irrésistiblement attirés et périront dans les pires conditions (tête tranchée, enfermés dans une vierge de Nuremberg, défenestration, étouffement.. ), jusqu’à ce que le dernier d’entre eux, un apprenti prêtre, soit la cible de la succube, sera-t-il suffisamment fort pour ne pas s’abandonner aux mille charmes troubles d’Erika Blanc ? (perso, je ne pourrais pas, mais c’est pour cela que j’ai renoncé à l’habit sacerdotal).


Alors on pourra toujours dire que le raccord entre les plans est parfois suspect, que la photographie n’est pas toujours irréprochable, que certaines séquences traînent un peu trop en longueur et que finalement l’intrigue est tout ce qu’il y a de classique, mais ce serait faire bien peu de cas du charme et de l’atmosphère qui se dégage de cette curieuse pellicule bis. 


La partition musicale, à la fois douce, sensuelle mais aussi inquiétante renforce l’aspect surréaliste du métrage. Les acteurs et actrices dans des rôles assez stéréotypés font leur métier avec talent, le montage se tient, et l’histoire est suffisamment prenante et parfois surprenante pour que l’on ne s’ennuie jamais.


Voilà, en tout cas, une très bon produit du début des années 70 et qui n’a finalement rien perdu de son attractivité, le temps lui donnant même une certaine patine délectable dans laquelle il serait bon de plonger ou de replonger.   


Chroniques d'ici ou d'ailleurs :

https://www.psychovision.net/films/critiques/fiche/585-nuit-des-petrifies-la

http://www.horreur.com/index.php?q=node/3243

https://tortillapolis.com/critique-film-la-nuit-des-petrifies-jean-brismee-1971/