lundi 12 décembre 2016

Le Cercle Rouge - Jean-Pierre Melville - 1970






Le commissaire Matteï, de la brigade criminelle, est chargé de convoyer par le train Vogel, un détenu. Mais celui-ci s'enfuit en pleine nuit et demeure introuvable, malgré un important dispositif policier.
Pendant ce temps, à Marseille, un gardien de prison propose une "affaire" à Corey au moment de sa libération. Après s'être rendu chez Rico, Corey gagne Paris en voiture. Il recueille par hasard Vogel qui, dans la forêt de Fontainebleau, lui sauvera la vie en abattant deux hommes de la bande de Rico, lancés à sa poursuite.
Matteï, chargé de retrouver Vogel, cherche à faire parler l'un de ses indicateurs, Santi, patron d'une boîte de nuit.

« Quand les hommes, même s’ils s’ignorent, doivent se retrouver un jour, tout peut arriver à chacun d’entre eux, et ils peuvent suivre des chemins divergents ; au jour dit, inexorablement, ils seront réunis dans le cercle rouge. »

Melville atteint, ici, une sorte d'abstraction stylistique (joli non?), avec cette intrigue limpide qu'il étale pourtant sur plus de 2 heures, faisant la part belle à ses personnages et allant toujours plus loin dans l'abstraction, le mutisme (une scène de braquage de plus de 25 minutes quasi-muette, sans musique ni rien) et le dénuement. Tiens, d'ailleurs, il serait de bon temps que les cinéastes actuelles adeptes du montage épileptique et de la multiplication à l'excès des plans dans le but de, soit-disant, donner du rythme, regarde cette séquence et qu'ils aillent pleurer de honte !



Exercice de style revendiqué et parfaitement maîtrisé, Le cercle rouge prend son temps pour installer son atmosphère, là où d’autres auraient coupé une bonne heure de plus pour filmer la même histoire.

Ses "héros" évoluent quasi exclusivement dans des espaces clos (voitures, bars, maisons), prisonniers du cadre certes mais aussi de leur condition. Si les mouvements de caméra sont rares, la mise en scène dit beaucoup plus que par les dialogues qui deviennent du coup superflus.

Comme souvent chez le père Melville, rien de bon ne peut arriver à la plupart des protagonistes, leurs avenirs étant déjà tout tracés et ils se retrouveront inévitablement dans le cercle rouge, celui au mieux de la désillusion, au pire de la mort.
On n'échappe pas à son destin, car tous les hommes sont coupables dès la naissance. On se croirait dans un église protestant en train d’écouter un prêche Calviniste !

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