lundi 8 février 2021

The Damned - Les Damnés - Joseph Losey - 1963




 

La falaise des damnés.


The damned met pratiquement ¾ d’heure à démarrer et à se concentrer sur son sujet principal. Pendant ce laps de temps, on a droit à une histoire d’amour contrariée entre un vieux beau et une jeune et fraîche donzelle puis à une description très « Orange mécanique »  d’un gang de blousons noirs dirigé par Oliver Reed. Pas inintéressant, notamment d’un strict point de vue sociologique (ce n’est pas non plus du Bourdieu) et permettant de bien camper les protagonistes principaux, mais quand même beaucoup trop étiré en longueur.

A partir du moment où l’on découvre la cachette des enfants, le film prend alors une autre dimension, nous plongeant en pleine science-fiction paranoïaque et renvoyant immanquablement à « Le village des damnés » (1960) summum de la terreur à visage enfantin.

On assiste alors à un vrai film de science-fiction surprenant et original. Le film datant de 1963, il est contemporain de crise dite « des missiles de Cuba » où le monde est passé tout près de la guerre nucléaire. Le métrage met dés lors en avant l’inéluctabilité de l’apocalypse nucléaire et les expériences militaires destinées à préserver un noyau d’humains pour l’après cataclysme.

Des enfants radioactifs de naissance (suite à l’exposition à des retombées atomiques de leurs génitrices) sont élevés en secret au fond d’une carrière anglaise. Contrôlés, éduqués par le gouvernement, ils ne connaissent rien du monde extérieur, sont froids comme des cadavres, et sont évidemment un danger immédiat pour quiconque les approche.

Sur cette trame, Losey délivre un film désabusé, triste et noir, sans jamais sombrer dans le manichéisme. La scène finale est d’une grande cruauté mais d’une logique implacable…

Etonnant glacial et ambitieux.


Chronique d'ici ou d'ailleurs :


https://www.psychovision.net/films/critiques/fiche/2262-damnes-les


https://tortillapolis.com/critique-film-les-damnes-joseph-losey-1963/

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