vendredi 12 mars 2021

The Witches - Les Sorcières - Cyril Frankel – 1966




 

Comment Sabbat ?


Une œuvre peu connue de la Hammer, et à sa vision on comprend quand même légèrement pourquoi.


Ou comment se saborder en trois parties.


Gwen Mayfield enseigne en Afrique dans une école de missionnaires. Après avoir été envoûtée par un sorcier, elle fait une dépression nerveuse. Afin de surmonter son traumatisme, elle accepte un poste d'enseignante dans un petit village de la campagne anglaise. Mais les apparences sont trompeuses : une série d'événements lui font redouter que certaines personnes des environs ne pratiquent la magie noire...

Après une mise en bouche en Afrique, le film se divise en trois parties d’inégales longueurs et surtout d’inégales qualités.

La première, la plus longue et la meilleure, nous conte l’arrivée de miss Mayfield dans ce petit village en apparence champêtre où tout le monde se connaît et s’aime bien.

Un peu à la manière de ce que fera Polanski deux ans plus tard dans son « Rosemary’s baby », on se demande si l’institutrice est victime de son imagination ou si le village n’est en fait qu’un repaire de sorcières (là s’arrête la comparaison avec le chef d’oeuvre du réalisateur tchèque). Frankel parvient néanmoins à distiller un léger climat de claustrophobie et de tension autour du piège qui semble se refermer sur Gwen et surtout sur une de ses élèves.

L’apport de petites séquences apparemment banales renforcent par ailleurs cette impression.

Hélas et curieusement, alors que le décor est planté et que l’on s’attend à tout (ce n’est pas non plus insoutenable, il faut bien dire), les auteurs détruisent eux-mêmes le film avec cette seconde partie d’une grande mollesse où Gwen est victime d’une amnésie surtout la période qu’elle a passée dans le village. Dès lors on s’ennuie sec, jusqu’à l’ultime et heureusement courte dernière partie : la cérémonie satanique.

Celle-ci mérite un coup d’oeil, tant elle est un des summums du comique involontaire, une chorégraphie hilarante de ridicule, digne des pires heures de la télé paillettes comme sabbat des sorcières, il fallait le faire ! N’oublions pas un happy-end qui ferait passer un épisode de « La petite maison dans la prairie » pour une oeuvre malsaine comme dernier suicide artistique et on aura fait le tour.

Un mot sur l’interprète principale, Joan Fontaine, qui livre ici son dernier rôle et que l’on a connue infiniment meilleur dans les « Rebecca »  et «  Suspicion »  d’Alfred Hitchcock, mais c’était à une autre époque et elle n’était pas encore obligée de porter une coiffure à la Margaret Thatcher pour payer ses traites.


Chroniques d'ici ou d'ailleurs :

https://www.psychovision.net/films/critiques/fiche/1165-sorcieres-les

https://cinemafantastique.net/Sorcieres-Les.html


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Un truc à dire ? Z'avez intérêts à être d'accord avec moi !