samedi 30 janvier 2021

The Phantom Of The Opera - Le Fantôme De L'Opéra - Terence Fisher – 1962

 




La vengeance est un plat qui se mange sans amour (proverbe Londonien).

1900. Une malédiction semble frapper l'Opéra de Londres. Alors que les tragédies se succèdent, la rumeur de la présence d'un mystérieux fantôme orchestrant en coulisse les accidents enfle de plus en plus. Lors d'une première prestigieuse, son existence ne fait plus de doute quand Christine Charles, l'étoile montante de l'Opera, est enlevée par le fantôme. Elle va découvrir les terribles secrets cachés sous le masque couvrant son terrifiant visage.


Peut-être pas la meilleure adaptation du roman éponyme de Gaston Leroux (dans la multitude de celles-ci, on pourra lui préférer celle, muette et en noir et blanc, de 1925 due à Rupert Julian Lubin), mais pas la pire non plus, loin s’en faut (il suffit de regarder la mièvre adaptation de Dario Argento datant de 1998 pour s’en rendre compte).

Que l’on ne s’y trompe pourtant pas, le film de Fisher est d’une très grande beauté formelle et reste dans l’esprit gothique de la Hammer, aucun doute là dessus. Les décors, la photographie, la mise en image de l’opéra de Londres sont remarquables. D’un point de vue technique, on est dans la plus pure tradition du réalisateur, solide comme le roc.

Le fait de ne pas bénéficier de l’opéra de Paris ferait-il perdre de sa magnificence au film ? Même pas, celui de Londres est d’une autre beauté, plus ténébreuse, plus gothique, mais pas moins impressionnante.

Non, la plus grande surprise, qui devient en même temps le plus grand handicap de ce métrage, c’est d’avoir voulu réinterpréter le mythe (comme l’on toujours fait les productions Hammer) d’une manière surprenante et qui, pour une fois, ne donne en rien une plus-value à l’ensemble.

En effet, en se voulant différent du roman, le fantôme perd de son attrait, et son histoire de sa singularité. Il n’est plus difforme depuis sa naissance, il a déjà été en contact avec le monde extérieur (c’est un compositeur déchu, comme dans la version de 1943 ou dans l’hommage délirant de Brian de Palma de 1974) et surtout, surtout, le film s’oriente davantage sur la partie vengeance pure que sur l’amour impossible entre le monstre et la belle cantatrice.

Quoi qu’il en soit, cette adaptation procure son lot d’émotion, notamment dans un final très émouvant.

Probablement le plus « gros » budget de la firme anglaise et son plus gros échec public. Un gouffre financier qui faillit mettre fin à la carrière de Terence Fisher. Les dirigeants de la Hammer n’ayant jamais été des philanthropes.


Chroniques d'ici ou d'ailleurs :

https://www.devildead.com/review/1578/fantome-de-l-opera-le-phantom-of-the-opera



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